Professeur à l’université Diderot de Paris VII, le Dr Sauveur Boukris révèle dans son livre La fabrique des malades : Ces maladies qu'on nous invente le rôle que joue l'industrie pharmaceutique à créer de nouvelles maladies.
Il y affirme que "tout bien portant est quelqu'un qui n'a pas eu de dépistage. Certains secteurs médicaux, privés ou publics, jouent sur nos peurs, médicalisent nos vies pour pratiquer davantage d'examens biologiques, de radiographies et pour faire consommer toujours plus de médicaments."
Il explique que "lorsque les firmes pharmaceutiques mettent au point et testent une molécule avec les cliniciens, elles en déterminent les applications thérapeutiques et vont jusqu'à redéfinir les pathologies visées. (...) En résumé, on construit des maladies pour vendre des médicaments."
Le domaine de la psychiatrie serait particulièrement touché par ce procédé puisque des troubles comme la dépression, les troubles anxieux, les troubles de l'attention et l'hyperactivité sont très lucratifs.
Mais d’autres troubles sont aussi concernés comme les maladies chroniques et/ou métaboliques comme l’hypertension, le diabète, l’excès de cholestérol, etc. Le marché des diabétiques a été élargie avec la baisse des critères de définition des personnes atteintes de diabète, d'hypertension et de cholestérol.
Pour preuve, le seuil de glycémie qui permet de définir le diabète était de 1,4 g/l avant les années 2000. Il est passé à 1,26 g/l après 2000.
Il ajoute que "a Sécurité sociale dépense des milliards d'euros pour lutter contre la maladie et, dans le même temps, on crée des millions de malades supplémentaires... qui sont inévitablement source de dépenses supplémentaires."