8 étapes pour faire son deuil

Les psychologues et spécialistes du comportement présentent des étapes ou phases du travail de deuil. En fait, il s’agit d’un processus de guérison car tout comme notre corps mobilise ses ressources pour cicatriser une blessure physique, notre esprit aussi met en œuvre une intelligence innée permettant la cicatrisation de cette plaie du cœur. Linda Dridi déjean, psychologue clinicienne, nous explique ces 8 étapes linéaires afin de pouvoir tourner la page sur la perte d’un proche, conjoint, enfant, parent...

 

Etape 1 : Le Choc : Quand on perd une personne chère à notre cœur on est sidéré durant les premiers jours. Lorsque le silence s'installe dans la chambre d'hôpital, lorsqu’un appel de la Police annonce l'irrémédiable… ; on se retrouve subitement sous un état de choc et c’est normal.

Etape 2 : Le déni : les premières semaines, on se dit : “ Ce n’est pas possible, je n’y crois pas… ». Il s’agit de nier l’absence définitive de la personne. Cette dure réalité est tellement difficile à supporter qu’on constitue une sorte d’auto-défense devant. Il s’agit d’un  refus de croire cette réalité inéluctable. Mais, certaines personnes fragiles s’enferment longtemps dans cet état de déni. Elles préservent la chambre du disparu intacte, continuent à mettre son assiette à table ou même à engager une conversation avec …

Etape 3 : La colère : Le déni passé cède la place à l’expression de la colère. On est rempli de  sentiment d’injustice. On se demande : « Pourquoi lui ? C’est injuste à son âge ! Pourquoi m’avoir laissé ?… ». On commence à chercher coupable : Dieu, les forces du mal, la société, le corps médical, ou nous-mêmes…

Etape 4 : Le marchandage : Le stade de la colère fait ensuite place à une sorte de marchandage. On se dit : « S’il revivait, tout serait différent », « s’il revivrait, je serais plus proche de lui », « s’il revivrait, je le prendrais consulter chez un autre médecin »… Il s’agit là d’une nouvelle forme de refus du décès mais très différente de la première. On se raccroche à l’imaginaire pour intégrer ce qui s’est passé ; mais en imaginant un tout autre scénario. On essaie d’améliorer ce qui a été vécu afin de se
déculpabiliser.

Etape 5 : La dépression : Ensuite c’est le chagrin, le découragement, le repliement sur soi qui nous remplissent. Notre monde semble s’effondrer, on a plus le gout de sortir, de s’amuser, de déguster un bon plat… De plus, l’évidence s’impose avec son lot concret de soucis familiaux, solitude, difficultés financières, démarches administratives... Cette grande souffrance peut durer des mois ; parfois de longues années. Dans ce cas, il serait fortement recommandé de consulter un spécialiste.

Etape 6 :  La résignation : C’est l'abandon de cette lutte. On essaie de se convaincre en se disant : « C'est la vie, Dieu est en contrôle », « dieu l’a voulu », « il a trop souffert et il était temps qu’il parte »…

Etape 7 : L’acceptation: On accepte la perte de l'être cher ; et on se remémore les beaux moments mais aussi les moins bons. L’absence est réelle mais elle n’est pas totale. On s’autorise donc à vivre sans la personne décédée.

Etape 8 :  La reconstruction : l’acceptation seule ne suffit pas ! Il est nécessaire de se reconstruire progressivement. On se réorganise pour répondre aux obligations liées à toute vie en société. Le sentiment de vulnérabilité fait place à une nouvelle énergie. Progressivement, la vie reprend sa place. La vie continue ; car en chacun de nous il y a la force de vouloir survivre qui nous fortifie…

Sonia ben jaballah