Le silence n’est pas toujours «absence», le silence nous apprend des choses, nous révèle des vérités, nous souffle des réactions, nous inspire, nous tourmente…
Il y a des silences timides mais qui nous parlent via les yeux, il y a des silences ironiques lorsqu’on sourit sans rien dire, des silences séducteurs pour se faire désirer, d’autres distraits lorsqu’on pose une question et qu’on n’écoute pas pour répondre…
les silences complices d’âmes qui se comprennent sans dire un mot, mais aussi le silence qui sait garder des secrets pour ne pas trahir, des silences protecteurs quand il s’agit de préserver par amour d’un choc…
Aussi le silence qui permet d’écouter les autres avec attention et intérêt, ainsi que le silence lâche de ne pouvoir révéler une vérité, le silence pour rendre hommage et le silence radio, le silence de la fin de quand il n'y a plus rien à se dire …
Mais le pire des silences c’est celui des non-dits; il est assourdissant et provocant! Il sépare les âmes, il créée la distance et tue à petit feu... «Les mots ne sortent jamais quand ce qu’il y a à dire dépasse l’âme»-Julio Cortazar- c’est pourquoi parfois on préfère garder le silence. En revanche, l’autre qui est en position d’attente de la parole le prend comme refus et désintérêt pour sa personne. Pour cela, le non-dit est une violence muette! L’autre se retrouve à chercher, seul, les explications manquantes.
En ce sens le silence imposé est un puissant destructeur de confiance en l’autre et en soi. C’est un acte mortifère dans une relation quelque soit son type (parent-enfant/entre amants/amis…).
Le silence est un tueur silencieux qui s’attaque aux deux partis. "Tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime!". Toutes les émotions que vous refoulez à l'intérieur de vous-même parce que vous ne pouvez pas ou ne voulez pas les verbaliser, peuvent se cristalliser dans différentes parties de votre corps. Le cancer, fléau de notre siècle, en est la preuve poignante!
Au besoin, pour vous soulager, faites la thérapie par l'écriture, écrivez ce qui vous préoccupe, et brûlez ou déchirez. Mieux encore, faites comme moi, et jetez à la mer qui est le véritable monde silencieux!
Par Sonia ben Jaballah