En Géorgie, 5000 hectares de culture de soja transgénique ont été abandonnés par les agriculteurs et 50.000 autres sont gravement menacés par une mauvaise herbe impossible à éliminer. La cause est un gène de résistance aux herbicides ayant apparemment fait le grand bond entre la graine qu’il est censé protéger et l’amarante, une plante à la fois indésirable et envahissante.
D’où vient ce problème :
Tous les champs qui ont été victime de cette mauvaise herbe envahissante avaient été ensemencés avec des graines « Roundup Ready », produites par la société Monsanto. Ces graines comportent une semence avec un gène de résistance au Roundup, un herbicide également produit par la société Monsanto.
Il se serait produit un transfert de gènes entre la plante OGM et certaines herbes indésirables, comme l’amarante. Bien que considéré comme très faible car n’ayant jamais été détecté lors d’essais, le risque ne serait cependant pas nul.
Cependant, la firme Monsanto ne nie pas le problème. Lors d’une interview accordée sur la chaîne de télévision France24, Rick Cole, responsable du développement technique, a estimé que ces mauvaises herbes peuvent être maîtrisées. Pourtant, un communiqué émanant directement de la firme annonce que les vendeurs incitent les agriculteurs à alterner Roundup et un autre herbicide comme le 2-4-D (acide 2,4-dichlorophénoxyacétique).
Pendant ce temps, l’amarante prolifère. Chaque plante produit à peu près 12000 graines par an et celles-ci peuvent rester dans un état de vie suspendue pendant 20 à 30 ans avant de germer.
On pourra cependant déplorer le manque de précision des données statistiques permettant de quantifier la relation entre semences OGM, nombre de plants résistants apparus et quantité d’herbicide utilisé. De plus, le programme de recherches statistiques sur les pesticides et les risques associés aux produits chimiques sur des cultures comme le coton, le maïs, le soja et le blé a été supprimé, au grand regret des chercheurs. « Je ne serais pas surpris que Monsanto ait mené une campagne de lobby discrète pour mettre fin au programme », disait Bill Freese, du Centre pour la Sécurité alimentaire des Etats-Unis (USDA), montrant publiquement son mécontentement.