A partir de 2019, le maire de Montpellier Philippe Saurel veut interdire les cirques qui utilisent des animaux sur la scène. Lors des vœux métropolitains de lundi, il a affirmé : «On ne peut pas lutter pour la préservation des animaux et tolérer le contraire. Même si dans certains cirques, ils sont bien traités… »
Cette déclaration a fait le bonheur des associations des droits des animaux. Cyril Ernst, de Peta France a affirmé : « Nous applaudissons cette excellente décision (…) Un signal fort qui montre que les autorités locales s’accordent à l’opinion publique, à une époque où plus en plus de personnes réalisent que la présence d’animaux dans les cirques est cruelle.
Il conviendrait de préciser s’il s’agit là d’une mesure symbolique ou d’un arrêté d’interdiction, et pourquoi [elle] ne peut être appliqué dès maintenant. »
Christine Valusso, de l’association Droits des animaux Sud se réjouit : « C’est génial. Les animaux souffrent, aucun de leurs besoins physiologiques n’est respecté. Cela donnera l’exemple à d’autres communes en France. On se demande juste pourquoi en 2019, et pas tout de suite, en 2018… »
Les professionnels du cirque s’insurgent
Mais les professionnels du cirque n’entendent pas du tout ces déclarations de la même oreille. Ils assurent que cette décision serait illégale : « En 1789, on s’est battu pour avoir la liberté d’exercer le métier que l’on veut. Toute profession, qui n’est pas interdite, est donc tout à fait permise. Cette décision équivaudrait à de la censure… » a déclaré Cyrille Emery, l’avocat du Collectif des cirques. « Une soixantaine de décisions de la sorte sur 36.000 communes en France, ce n’est pas non plus le déferlement, comme certains veulent le faire croire. »
Franck Muller, président de la branche cirques du syndicat Cid Europe affirme que « le maire doit se rapprocher de ses services juridiques, c’est illégal. S’il y a des cirques qui maltraitent les animaux, bien sûr, il faut les dénoncer, les sanctionner, mais pourquoi s’en prendre à tous, pourquoi faire du mal à une profession qui a plus de 250 ans ? Et qui plus est, est soumise à des réglementations strictes en matière de bien-être animal, et qui dispose de dompteurs professionnels, qui ont tous des diplômes d’Etat ».
Ainsi, si jamais le maire venait à appliquer cette interdiction, les professionnels du cirque comptent se tourner vers la préfecture ou saisir le tribunal administratif comme il a été le cas le 5 janvier lorsque la justice a décidé d’annuler l’arrêté municipal de Luc-en-Provence suite à son refus d’accueillir des cirques utilisant des animaux sauvages.
Georgika Kobann, dompteur et cofondateur du cirque Gruss s’est indigné : « C’est une bêtise ! Tant qu’il n’y a pas de loi, on n’a pas le droit d’interdire. Les seuls endroits où les enfants peuvent voir des animaux, c’est au zoo et le cirque. »
Les militants animalistes qui se dressent contre les cirques animaliers ont pour espoir qu’une loi sera votée pour la mise en place d’une interdiction sur le plan national.