Selon une étude québécoise menée sur des souris et publiée dans la revue Molecular Metabolism, une alimentation riche en gras saturés et en sucre entrainerait une inflammation dans le noyau accumbens (une région du cerveau qui contrôle l'humeur) et favoriserait donc les comportements dépressifs, anxieux, compulsifs et les dérèglements du métabolisme.
Cette étude a été menée sur des souris divisées en deux groupes :
Les deux groupes étaient nourris quotidiennement avec une diète comportant la même quantité de calories, dont 50% provenaient de gras. Mais le gras était saturé pour le premier groupe et mono-insaturé pour le second. Un troisième groupe de souris a lui été nourri avec une diète faible en gras.
« Les souris avec la diète riche en gras saturés ont volontairement consommé plus de grammes de nourriture et donc plus de calories, induisant ainsi à une obésité, des comportements anxieux et dépressifs, ainsi que des changements métaboliques associés à un état pré-diabétique au bout de 12 semaines seulement », explique Léa Décarie-Spain, première auteure de l'étude et doctorante dans les laboratoires de Stephanie Fulton et Thierry Alquier.
Cette étude démontre que les comportements dépressifs et anxieux sont dus à l'inflammation observée dans le noyau accumbens. Une manipulation génétique a même permis d'inhiber la molécule qui joue un rôle important dans la propagation de l'inflammation dans le noyau accumbens.
« Cette manipulation génétique a permis de protéger les souris de l’inflammation et de faire disparaître les signes de dépression, d’anxiété et même les comportements compulsifs liés au sucre », ajoute Léa Décarie-Spain.
« Ces résultats pourraient aider d’autres recherches à mettre au point une intervention génique anti-inflammatoire dans le noyau accumbens qui pourrait venir inhiber la dépression », explique Sephanie Fulton.