Mercredi dernier, certaines consultations chez le médecin vont être catégorisées « complexes » et « très complexes ».
Elles contraindront certains patients à débourser 46 à 60 euros pour une consultation au lieu des 25 euros habituels. Cette réforme des tarifs est mise en place suite à l’accord conclu entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux il y a de cela un an.
Les consultations dites "complexes" à 46 euros
Ces consultations « complexes » concernent celles qui ont de « forts enjeux de santé publique ». Il s’agit de consultations remboursées à 100% par l’Assurance maladie, leur coût est motivé par le long temps qu’elles nécessitent au médecin.
Sont également catégorisées complexes les consultations de suivi et de prise en charge de l’obésité d’enfant entre 3 et 12 ans et les trois consultations obligatoires de suivi du nourrisson.
Les consultations dites "très complexes" à 60 euros
Les consultations à 60 euros concernent celles qui informent par exemple un patient nouvellement atteint de cancer sur la mise en place du traitement, ainsi que celles qui traitent une pathologie neurologique grave comme les maladies de Parkinson et d’Alzheimer, ou encore le traitement d’une infection par le VIH.
Les affections de longue durée et le tiers payant
Selon l’Assurance maladie, les patients atteints d’affections de longue durée représentent 2/3 des patients concernées par cette réforme des tarifs, tout en rappelant que leur prise en charge et 100% remboursable. Ainsi, ces derniers ont la possibilité d’avoir recours au tiers payant (c’est-à-dire la dispense d'avance de frais).
Cependant, pour les autres catégories de patients, le tiers payant ne dépendra que de la volonté du médecin car l’application du tiers payant sur la partie Assurance maladie ne sera plus obligatoire à partir du 1er décembre.Jean-Paul Ortiz, président du premier syndicat de médecins libéraux, à la tête de la contestation contre le tiers payant a affirmé : "On ne veut pas un tiers payant obligatoire pour tous y compris sur ces consultations complexes et très complexes.
Cela doit rester à la discrétion du médecin qui tient compte des moyens du patient. Plus l'acte est coûteux, plus le médecin emploie le tiers payant." Il rassure tout de même la population en affirmant que ces consultations à 46 et 60 euros resteront marginales.
Le collectif d'associations de patients « France association santé » quant à lui dénonce que "les consultations onéreuses ne font qu'aggraver les renoncements aux soins". "Plus elles sont chères, plus les avances sont conséquentes, or il y a vraiment des personnes pour qui cela pose des difficultés. On peut ne pas vouloir l'entendre, mais ce n'est pas un détail", comme le souligne Marc Paris l'un des représentants de l’association.